Une assemblée générale qui trace les lignes du futur des CIVAM

Ce 27 avril 2017 avait lieu l’assemblée générale de la FRCIVAM Basse Normandie. Les principales questions qui se sont posées ont trait à l’avenir des CIVAM :

  • quelles priorités thématiques, quels axes de travail au regard des besoins et attentes des adhérents, du contexte agricole et rural local, … ?
  • quelle organisation, quel fonctionnement avec nos collègues hauts normands suite à l’unification de la Normandie ?
  • quel modèle économique et quels partenariats dans un environnement en constante évolution ?débat mouvant

Autant de questions que la quarantaine d’adhérents présente avait travaillé au sein de son CIVAM local et qui ont été partagées lors d’un débat mouvant …

Mandat a ainsi été donné au conseil d’administration de poursuivre la réflexion sur les modalités de rapprochement avec les Défis Ruraux, CIVAM de l’ex Haute Normandie, et de travailler à une définition conjointe du projet associatif des CIVAM normands.

Une journée riche, dense et dynamique qui ouvre de nouvelles perspectives pour l’avenir !

Pour retrouver le bilan des activités de l’année, sous forme synthétique et schématique : carte mentale de l’activité 2016 des CIVAM bas normands.

Témoignage : une journée avec le groupe du bocage virois

« J’aime pas être tout seul » (Vincent, agriculteur à St Jean Le Blanc)

Mardi 8 décembre, dix heures, nous arrivons chez Jean-Michel à St Quentin les chardonnets. J’avais proposé à Benoit de l’accompagner sur une journée de formation avec le groupe du Bocage Virois. Jean-Michel est un homme discret, très ouvert et qui sait écouter. Ce jour là, nous étions 15 autour de la table. Nous avons assisté à une magnifique journée de partage de points de vue, de construction de la pensée, d’échanges d’idées avec respect et non jugement. Pas seulement l’agriculteur mais l’homme dans son entier fut considéré dans la globalité de sa vie professionnelle et économique, de son environnement, sa vie familiale, de son lien social et de son avenir : « On n’est pas les seuls à vivre sur la terre et nous ne sommes pas les derniers, alors comment on aménage tout ça ? » dixit Jean Michel.

La diversité des personnes présentes, groupe bocage viroistant par leur production, leur âge, leur parcours donne à voir combien on s’enrichit de nos différences. Jean-Michel a du mal à abandonner la performance « c’est génétique » dit il en riant. Il a vendu sa ferme dans le sud Mayenne trop engagée dans le productivisme (vaches à 12 000L, robot de traite, …) pour faire machine arrière. « On n’vivait plus. Tu vois bien que tu es rentré dans le piège (investissements, surinvestissements, courts termes, toute la panoplie !). Alors avec ma femme on s’est dit : on a compris, faut changer ça ! ».

C’est comme ça qu’il est arrivé sur sa ferme il y a un an et demi à St Quentin. « Quand on regarde ce qui se passe dans le monde, ça ne peut plus durer ! J’ai un gamin de 20 mois, qu’es ce que je vais lui laisser ? » « Je cherche mon équilibre, pas forcément passer en bio. Pas aller trop vite » dit Jean Michel. « accepter de diminuer sa production jusqu’où, pour que ce ne soit pas anxiogène ? » lui répond François.

Beaucoup d’humilité, de loyauté, une humanité chaleureuse, une leçon d’éducation populaire belle et généreuse. Un désir d’individuation et d’autonomie chez chacun qui, on le voit bien se construit et se conforte en appui sur la réciprocité de la confiance de tous pour tous au sein du groupe.

Je voulais vous faire partager un de ces moments qui font la beauté, le bonheur et la fierté de faire partie des CIVAM. Merci à Cyril, François, Lucie, Vincent, Damien, Emmanuel, Carole, Jean-Christophe, Colin, Michel, Benoît, les deux élèves du lycée (dont je n’ai pas entendu les prénoms, excusez-moi) et Jean-Michel. Merci à vous tous pour ce que vous m’avez offert.                                                                  Jacky Letrouit

Les CIVAM pour sortir des modèles

En cette fin de mois de février, des agriculteurs du « groupe du bocage virois », accompagnés par les animateurs des CIVAM ont reçu un journaliste de la Manche libre … L’occasion de présenter les actions d’éducation à l’environnement et au développement durable conduites par les CIVAM auprès des enfants (dès le REPAM), des jeunes adultes (interventions dans le cadre du programme « Elan’s ») ou du grand public (Curieux de Nature). L’occasion aussi d’évoquer leur façon d’être agriculteurs « pour sortir d’un modèle dans lequel on ne se reconnait pas », l’intérêt de travailler et échanger entre producteurs pour réfléchir et progresser ensemble.

photos Damien et StéphaneAinsi, Damien Olivier et Stéphane Bourlier, agriculteurs du bocage, apportaient leur témoignage en insistant sur le fait que réduire les achats d’engrais ou de pesticides, d’aliments concentrés pour le troupeau, conduit à réduire la production mais permet de garder un meilleur revenu … et rend moins sensible aux fluctuations de prix.

Concernant l’intérêt du groupe d’échange entre agriculteurs, ils insistent sur le fait de progresser ensemble, sans jugement… et invitent les agriculteurs intéressés à les rejoindre.

Faciliter l’évolution vers des élevages herbagers économes

En partenariat avec l’Arestitution PRAIFACEgence de l’Eau Seine Normandie, la FRCIVAM Basse Normandie et les Défis Ruraux ont organisé la restitution bas normande de l’étude le mercredi 23 avril à 14 h au lycée agricole de Vire.

Depuis 2011, le projet « PraiFacE » (Faciliter les évolutions vers des systèmes pâturants), porté par le Réseau Agriculture Durable des CIVAM, s’intéresse aux motivations et réticences des agriculteurs vis-à-vis de la prairie dans leur exploitation et aux facteurs facilitant le développement des élevages herbagers économes. 5 types d’enquêtes ont été menés auprès de 130 éleveurs, futurs éleveurs, techniciens ou acteurs des politiques de l’eau dans cinq régions du Grand Ouest. Cette étude a conduit à produire différents outils (dont le Patur’agenda, le film « on est passé à l’herbe ») pour mieux sensibiliser, former et accompagner les éleveurs vers un systèmes herbager économe, destinés aux agriculteurs, conseillers et animateurs agricoles ainsi qu’à l’ensemble des acteurs intéressé par le développement des prairies sur leur territoire. 4 restitutions de ces travaux sont organisées dans le grand ouest au printemps 2014 (voir le communiqué) .

Echanger pour évoluer … dans le bocage virois

A l’initiative de deux agriculteurs du Bocage virois, la FRCIVAM de Basse-Normandie organise, mardi 25 mars à 20h30 au Bény-Bocage, une soirée d’informations et d’échanges à destination des agriculteurs du Bocage (voir le flyer d’invitation).image flyer réunion Bény
L’objectif de ce temps d’échanges, au cours duquel deux agriculteurs de La Manche témoigneront sur leurs expériences d’évolution de système permise grâce à leur participation à une démarche de groupe : donner l’envie à des agriculteurs, en questionnement sur leur système actuel d’exploitation, de participer à une démarche collective sur leur territoire pour les accompagner dans leur réflexion quant aux évolutions possibles vers des systèmes plus économes et autonomes, à base d’herbe.

Elan’s : découvrir les métiers de l’agriculture et de l’agro-alimentaire

La FRCIVAM intervient auprès du CFPPA de Vire (Centre de Formation Professionnelle et de Promotion de l’Agriculture) dans le cadre du dispositif ELAN’s (Espaces Locaux d’Activités NovatriceS). Ce dispositif, mis en place par la Région Basse-Normandie, permet à des adultes et des  jeunes d’accéder à une formation de 4 mois les aidant à se re-dynamiser, à reprendre un rythme de vie et de travail, à découvrir des métiers par des visites d’entreprises, et à travailler sur leur projet professionnel.

Ce groupe aborde plus particulièrement les métiers agricoles et de l’agroalimentaire. Ils ont ainsi pu, par exemple, visiter la Biscuiterie de Lonlay l’Abbaye ou la Normandise, rencontrer un ostréiculteur, un maraîcher.

visite ferme de la sitelle Mardi 26 novembre, l’entreprise visitée était l’Entreprise de Travaux Agricoles Lair à Tinchebray. Cette entreprise familiale de 8 salariés est prestataire de services agricoles et de services auprès de la Communauté de Commune (entretien des bas-côtés des routes et déneigement des routes l’hiver). Par ailleurs, ils élèvent 15 à 180 taurillons. Les bénéficiaires du dispositif ELAN’s ont pu apprécier l’importance du travail mécanique dans l’ETA (entretien du matériel), et l’importance de la passion du gérant et de ses salariés pour leur métier.Parmi les prochaines visites prévues : la fabrication de l’Andouille, un pépiniériste-paysagiste…

Les visites et travaux du groupe seront valorisés dans le cadre du « mois de l’agriculture » par l’organisation d’un forum où sera notamment présenté le jeu construit par les stagiaires.

Pour en savoir plus, consulter leur blog.

Une évolution réussie

« Après avoir suivi des études agricoles, Hubert a reproduit durant 20 ans le modèle intensif sur son exploitation… Crise de la vache folle, incidents climatiques et des problèmes sanitaires sur le troupeau auront suffi pour remettre en question les choix de système de cet éleveur…. L’entrée dans le 3ème millénaire aura été, pour Hubert, un tournant réussi dans l’évolution de son système vers l’Agriculture Durable grâce à la rencontre d’agriculteurs des CIVAM, engagés dans cette agriculture alternative »

Retrouvez le témoignage d’Hubert Coupard en cliquant ci-dessous :

témoignage d'Hubert Coupard concernant son changement de système

Réinterroger les fondamentaux

L’assemblée générale de la FRCIVAM a eu lieu le 16 avril dernier à Vire et avait pour ambition de retravailler avec l’ensemble des adhérents le sens des actions conduites par les CIVAM bas normands.

photo AG FRCIVAM 2013 à Vire

Par mi les points forts, on peut noter :

  •  Notre mouvement vient de la base, donc il est plus difficile à identifier, catégoriser, encadrer … mais ce qui est important, c’est ce que nous produisons en terme d’alternatives, de nouvelles pistes, …
  •  C’est le collectif qui nous fait avancer !
  •  Nous n’avons pas toujours conscience de l’aspect « laboratoire » de nos fermes, du fait que nous expérimentons toujours…
  •  Les civamistes ne sont pas investis dans la recherche de cohérence dans leur métier seulement mais dans leur vie entière
  •  Votre singularité et votre force réside dans le fait que vous ne considérez jamais votre système comme étant abouti, vous êtes en perpétuelle recherche, toujours en questionnement, …
  •  Nous ne recherchons pas l’excellence mais la cohérence, la mise en adéquation de nos idées et de nos pratiques

Pour connaître plus en détail les actions conduites en 2012 ou les axes de travail pour l’année à venir, cliquez ici : rapport d’activité 2012, orientations 2013.