4 exemples d’initiatives contre le réchauffement climatique

Au-delà des discussions entre États, la COP 21 doit être l’occasion de braquer les projecteurs sur les initiatives concrètes de transition écologique, tant du côté de l’atténuation des émissions brutes de GES et de la séquestration du carbone dans les sols et les arbres, que dans la recherche de stratégies d’adaptation au changement climatique.

Depuis vingt ans déjà, des paysans sont en recherche de sobriété énergétique et sont venus naturellement à la baisse des émissions de GES sans affecter l’efficacité
économique de leur ferme. Le réseau CIVAM les soutient, les accompagne et valorise leurs initiatives.

Les efforts de l’agriculture pour lutter contre le changement climatique ne doivent pas se réduire à l’adoption d’outils technologiques au détriment d’un changement plus profond du modèle agricole et de pratiques qui ont fait preuve de leur efficacité chez les paysans du réseau CIVAM. Les actions des paysans dans ce domaine sont encore peu connues, peu soutenues. Elles devraient l’être.

Dans ce dossier de presse, quatre initiatives, exemples modestes de la variété des actions menées dans le réseau CIVAM, s’intègrent dans un projet global qui, en répondant à l’enjeu climatique, répond aussi à d’autres enjeux. Il s’agit aussi de projets ancrés territorialement – chaque initiative répond à des contextes géographiques, climatiques, sociaux bien différents – qui apportent des solutions locales à des enjeux globaux.

Même en filière longue, des agriculteurs s’en sortent !

Comme chaque année, la FRCivam de Basse-Normandie publie les résultats de son observatoire technico-économique comparant 17 fermes du réseau Civam avec les références du RICA bas normand. Les résultats montrent une fois de plus que les exploitations laitières en polyculture-élevage bas-normandes basées sur l’herbe pâturée, en recherche d’autonomie et d’économies, font plus que bonne figure dans le paysage agricole.

Il ressort de cette étude que les atouts des systèmes économes sont notamment :

– des exploitations à taille humaine, viables, vivables, et transmissibles[i]. Des fermes où le respect de l’animal, de l’environnement et la contribution au dynamisme rural (une agriculture créatrice d’emplois) font partie des fondamentaux[ii].

des fermes dont les charges sont plus faibles (aux 1.000 litres de lait produits) grâce à une optimisation du pâturage[iii].

– Une rémunération du travail attachée à la notion de valeur ajoutée[iv] et non basée sur les seuls volumes de production. La réflexion des Civamistes portant sur la mise en place de systèmes qui contribuent à leur rémunération tout en préservant une qualité de vie qui permette de se dégager du temps libre.

– Une production plus rémunératrice : ces fermes dégagent plus de 5000 € de revenu disponible hors-aides, tandis que le revenu disponible des exploitations du Rica repose en totalité sur les aides.

Le constat est clair : les fermes des Civam rémunèrent plus d’actifs pour une même unité de surface. Alors que la course à l’agrandissement ne cesse de s’accélérer, avec pour objectif de produire plus pour gagner plus, ces systèmes montrent qu’il est possible de maintenir et de recréer de l’emploi dans le milieu rural, tout en relevant les défis environnementaux.


[i] Capital d’exploitation inférieur de 13 % au RICA, facilitateur dans la transmission pour un repreneur avec notamment des économies importantes sur le matériel (32%) et les bâtiments (29%)

[ii] Elles font vivre plus d’actifs par hectares et par litre de lait que les fermes du RICA.

[iii] Économie totale de charges aux 1000 litres de lait produits de 75 €, en majeure partie due à une moindre consommation d’aliments (- 44 €/1000 litres de lait) et d’intrants (azote, pesticides). La prairie, en association légumineuses/graminées, étant le principal allié de l’éleveur et de ses vaches qui lui permet de générer de telles économies (59 €/1000 L économisés).

[iv] Valeur Ajoutée : + 40 €/1000 L en faveur des systèmes économes.

MAEC SPE dernières actualités …

Après une année de transition, la nouvelle programmation des MAEC débute en 2015 avec notamment les mesures systèmes polyculture élevage à dominante élevage, pour lesquelles la FRCIVAM s’est activement investie.

Pour en connaître le cahier des charges (dans sa version actuelle), chargez la note synthétique.

Pour rappel, l’animation des MAEC est gérée par un opérateur sur chaque « territoire ». Celui-ci sera votre interlocuteur privilégié si vous souhaitez contractualiser (la liste en sera jointe dès que possible).

La FRCIVAM intervient d’ailleurs en appui technique à l’opérateur, pour 2015, sur les bassins versant de la Druance et de la Souleuvre (l’opérateur étant le CPIE des Collines Normandes), la vallée du Sarthon (PNR Normandie-Maine) et le territoire du PNR du Perche.

De nombreux éléments doivent encore être affinés (calculs des IFT de référence pour les territoires, plafonnement des aides, surface à engager, … et arbitrages pour les « situations particulières »). N’hésitez donc pas à interpeller votre opérateur et/ou la FRCIVAM afin de disposer des derniers arbitrages ou faire remonter les questions relatives à l’interprétation des cahiers des charges …

Pour retrouver toutes les infos sur les MAEC en Basse Normandie : http://draaf.basse-normandie.agriculture.gouv.fr/Mise-a-jour-du-cadre-national-au

Ca bouge du côté des MAE

MAEC - DRAAF - CRBNLa nouvelle programmation des fonds européens (2015-2020) est en cours de finalisation et avec elle, la définition des différentes mesures agri environnementales. Elles seront aussi « climatiques » (MAEC) et verront se déployer des mesures systèmes. En effet, lors de la précédente programmation, seule la SFEI (Systèmes Fourragers Économes en Intrants), soutenue par le réseau RAD-CIVAM, avait pu émerger. Considérant qu’elle a été une réussite, son principe a été repris pour construire une mesure « système polyculture élevage » mais également la décliner pour les grandes cultures.

Si on peut se réjouir du faire que le principe des mesures système constitue aujourd’hui un socle, auquel pourront s’ajouter des engagements unitaires, nous regrettons la diminution du niveau de contraintes et la perte de cohérence initiale de la SFEI qui s’appuyait sur l’expérience du réseau CIVAM. Nous apportons donc notre contribution à la réflexion régionale en nous appuyant sur l’évaluation de la SFEI réalisée en 2013 avec le soutien de l’Agence de l’Eau Seine Normandie, pour questionner et illustrer nos craintes de dérives possibles, y compris budgétaires.

A noter également que les mesures ne seront ouvertes sur les territoires qu’à la condition qu’un opérateur (qui pourrait être une collectivité, une structure de développement agricole, …), au regard du diagnostic de territoire qu’il aura réalisé, considère que ces mesures permettent de répondre aux enjeux identifiés (préservation de la biodiversité, de la ressource en eau, maintien des surfaces en herbe ou de l’élevage). La FRCIVAM se positionne comme partenaire potentiel pour les opérateurs qui souhaiteraient s’appuyer sur son expérience dans l’animation et l’accompagnement de la MAE SFEI.

Dans cette programmation, l’apiculture n’a pas été oubliée dans notre région. Peut être l’effet de la mobilisation de l’APN sur ce dossier, pour faire (re)connaître l’existence d’une apiculture professionnelle dans la région.

La validation définitive des adaptations régionales des mesures devrait avoir lieu fin septembre.

Pour en savoir plus :

l’évaluation de la mesures « systèmes fourragers économes en intrants » en Basse Normandie

le cahier des charges (version juillet 2014) de la MAEC « système polyculture élevage »

le cahier des charges (version juillet 2014) de la MAEC « système grandes cultures »

le cahier des charges (version juillet 2014) de la MAEC « systèmes herbagers et pastoraux »

le cahier des charges (version juillet 2014) de la mesure apicole

la présentation du nouveau cadre des MAEC 2015-2020 et leur déclinaison bas normande (réunion du 12 juin 2014)

notre contribution concernant les adaptations régionales des cahiers des charges (comité technique du 11 juillet 2014)

et le lien vers le site de la DRAAF qui centralise tous les cahiers des charges

L’APAD a fêté ses 20 ans …

A l’occasion de ses 20 ans, l’APAD proposait une journée bien remplie à ses membres : après midi d’échange sur le sursemis suite à des essais de rénovation de prairies suivie de l’assemblée générale et d’un moment festif avec les membres fondateurs … Récit de l’un des participants :

photo APAD « Un après-midi ensemble, jusqu’au crépuscule, jusque tard dans la nuit. Une promenade dans les champs, pour marcher sur ces prairies, que l’on sème, que l’on vieillit, que l’on sursème, que l’on détruit. Après les avoir vu pousser, les avoir « dépouillées « », fauchées, pâturées, grattées, fumées, amendées, reposées, il arrive qu’elles se fatiguent et nous d’elles. Francis sursème. Il en a de bonnes, Francis, des prairies. J’pense qu’y a des fois où y s’ennuie alors y sursème quand même. Moi, j’le ferai pas .Mais bon, il fallait un thème pour l’après-midi et Francis expérimente. On s’est mis au chaud. C’était une de ces rares journées de septembre où il faisait meilleur à la maison que sur le gazon. Chacun a joué son rôle, secrétaire, trésorier, président. Rien ne change, rien ne passe, rien ne casse, rien ne lasse mais Vincent a lâché. C’est Gilles maintenant qui fera les additions et les soustractions. On s’est mis d’accord pour la nouvelle année et puis … apéro ouoh ouoh ouoh ouoh !! Et là att’ation ça s’est mis à causer fort dis donc ! Y’en a des qui nous ont quitté un peu tôt, que j’nommerai pas mais quand même ! On s’est mis à la grillade sous la nuit étoilée, on a bu, rit, parlé de tout et de rien. Nos anciens coéquipiers étaient là, je dis coéquipiers parce qu’aujourd’hui on doit être 22 .Au moins. Alors l’équipe est faite .Avis aux autres groupes, pour voir qui c’est les meilleurs. « Allez, qui c’est les plus forts évidemment c’est l’APAD ! » En tout cas, c’soir là, on savait où était l’capitaine, j’étais à l’aut’ bout du terrain mais j’l’entendais quand même. On n’a pas chanté, non ! Mais on a quand même bu une dernière fois, on a fêté (bis) nos retrouvailles (bis) ça fait de la peine mais il faut que je m’en aille ! (hips). »

Faciliter l’évolution vers des élevages herbagers économes

En partenariat avec l’Arestitution PRAIFACEgence de l’Eau Seine Normandie, la FRCIVAM Basse Normandie et les Défis Ruraux ont organisé la restitution bas normande de l’étude le mercredi 23 avril à 14 h au lycée agricole de Vire.

Depuis 2011, le projet « PraiFacE » (Faciliter les évolutions vers des systèmes pâturants), porté par le Réseau Agriculture Durable des CIVAM, s’intéresse aux motivations et réticences des agriculteurs vis-à-vis de la prairie dans leur exploitation et aux facteurs facilitant le développement des élevages herbagers économes. 5 types d’enquêtes ont été menés auprès de 130 éleveurs, futurs éleveurs, techniciens ou acteurs des politiques de l’eau dans cinq régions du Grand Ouest. Cette étude a conduit à produire différents outils (dont le Patur’agenda, le film « on est passé à l’herbe ») pour mieux sensibiliser, former et accompagner les éleveurs vers un systèmes herbager économe, destinés aux agriculteurs, conseillers et animateurs agricoles ainsi qu’à l’ensemble des acteurs intéressé par le développement des prairies sur leur territoire. 4 restitutions de ces travaux sont organisées dans le grand ouest au printemps 2014 (voir le communiqué) .

Echanger pour évoluer … dans le bocage virois

A l’initiative de deux agriculteurs du Bocage virois, la FRCIVAM de Basse-Normandie organise, mardi 25 mars à 20h30 au Bény-Bocage, une soirée d’informations et d’échanges à destination des agriculteurs du Bocage (voir le flyer d’invitation).image flyer réunion Bény
L’objectif de ce temps d’échanges, au cours duquel deux agriculteurs de La Manche témoigneront sur leurs expériences d’évolution de système permise grâce à leur participation à une démarche de groupe : donner l’envie à des agriculteurs, en questionnement sur leur système actuel d’exploitation, de participer à une démarche collective sur leur territoire pour les accompagner dans leur réflexion quant aux évolutions possibles vers des systèmes plus économes et autonomes, à base d’herbe.

Dans le bocage ornais, ensemble on va plus loin

Les CIVAM proposent aux agriculteurs du Bocage ornais à venir échanger le 18 février prochain à Dompierre sur leurs systèmes de productions, leurs questions, leurs envies, leurs besoins pour engager un changement de pratique … Cet échange s’appuiera sur le témoignage de 2 agriculteurs mayennais ayant modifié leur système pour gagner en autonomie, améliorer leurs résultats économique … en développant des systèmes basés sur l’herbe pâturée.

Les membres du CIVAM ARADEC, agricultrices et agriculteurs du bocage ornais, pourront compléter ces témoignages : ils s’appuient également sur les prairies pour améliorer leur sobriété énergétique, réduire l’usage d’intrants et l’impact sur l’environnement. Ces évolutions ont été permises par les échanges en groupe, la participation à des formations, le questionnement et la recherche de solution à plusieurs, …

ensemble on va plus loin

Des systèmes herbagers pâturants pour une plus grande autonomie alimentaire

Inpact Basse Normandie a commencé à travailler la question de l’autonomie en protéines pour être plus efficace économiquement et s’affranchir du soja OGM dans les exploitations normandes. Un outil de diagnostic protéine et économique a été développé et testé sur une quinzaine de fermes normandes. Cette expérience collective a permis de définir et conforter des techniques pour évoluer vers plus d’autonomie et faire des économies. Mais pour aller plus loin à l’échelle des exploitations agricoles et des territoires, INPACT a voulu élargir son travail aux systèmes herbagers pâturants normands.

La recherche d’autonomie est un objectif commun à bon nombre d’exploitations agricoles aujourd’hui. De plus, notre région possède un atout non négligeable, sous estimé ou peu exploité : l’herbe !
Réaliser un diagnostic global d’exploitation permet de mener une réflexion sur la réduction des charges pour tendre vers un système plus rémunérateur, plus autonome et durable, chiffrer la rentabilité de sa production, trouver des solutions pour faire évoluer son système.
Afin de présenter et diffuser le fruit de ses travaux, Inpact Basse Normandie a réalisé 2 vidéos à consulter via les liens suivants :
image inpact - pâturage

Pâtur’agenda 2014®

Dans le cadre du projet PraiFacE (faciliter les évolutions vers des systèmes herbagers économes), le Réseau agriculture durable vient de créer un nouvel outil pour les éleveurs de ruminants : le Pâtur’agenda®.

image pâtur'agendaConçu pour aider les « pâtureurs » en herbe à gérer plus facilement leur ressource herbagère, le pâtur’agenda donne aussi les principales clés pour développer si affinités un système de production plus pâturant… et moins dépendant d’intrants (aliments, engrais de synthèse, pesticides,  énergies fossiles).

 En couleurs, au format 10×16 cm, le pâtur’agenda vous suivra toute l’année dans les poches de vos vêtements de travail, que vous soyez nouveau « pâtureur », futur « pâtureur », herbager plus expérimenté.

 Plus d’infos sur http://www.agriculture-durable.org/publications/paturagenda-2014/