Dans le bocage ornais, ensemble on va plus loin

Les CIVAM proposent aux agriculteurs du Bocage ornais à venir échanger le 18 février prochain à Dompierre sur leurs systèmes de productions, leurs questions, leurs envies, leurs besoins pour engager un changement de pratique … Cet échange s’appuiera sur le témoignage de 2 agriculteurs mayennais ayant modifié leur système pour gagner en autonomie, améliorer leurs résultats économique … en développant des systèmes basés sur l’herbe pâturée.

Les membres du CIVAM ARADEC, agricultrices et agriculteurs du bocage ornais, pourront compléter ces témoignages : ils s’appuient également sur les prairies pour améliorer leur sobriété énergétique, réduire l’usage d’intrants et l’impact sur l’environnement. Ces évolutions ont été permises par les échanges en groupe, la participation à des formations, le questionnement et la recherche de solution à plusieurs, …

ensemble on va plus loin

Une évolution réussie

« Après avoir suivi des études agricoles, Hubert a reproduit durant 20 ans le modèle intensif sur son exploitation… Crise de la vache folle, incidents climatiques et des problèmes sanitaires sur le troupeau auront suffi pour remettre en question les choix de système de cet éleveur…. L’entrée dans le 3ème millénaire aura été, pour Hubert, un tournant réussi dans l’évolution de son système vers l’Agriculture Durable grâce à la rencontre d’agriculteurs des CIVAM, engagés dans cette agriculture alternative »

Retrouvez le témoignage d’Hubert Coupard en cliquant ci-dessous :

témoignage d'Hubert Coupard concernant son changement de système

Le suicide : ne pas rester indifférents !

Témoignage de Sylvie Ouvry, agricultrice dans le bocage ornais, suite à la projection du film « les Fils de la terre ».

les fils de la terre

L’objectif de cette après midi était d’aborder le thème de l’isolement en milieu rural et en agriculture…histoire de faire fonctionner le volet « social » du trépied « durable » !

Plantons le décor : L’auteur, journaliste, a perdu son père, agriculteur, d’un suicide. Il aborde donc ce thème du suicide en agriculture faisant un parallèle entre son vécu et celui d’un jeune installé dans le lot. En tant qu’agriculteurs nous sommes souvent démunis fasse à ce que peuvent vivre nos proches, nos voisins. Ce film met en lumière le décalage de génération, la difficulté pour un jeune à s’imposer, à dépasser le poids de la filiation. Il n’est pas rare que les parents n’arrivent pas à quitter pour laisser la place, peut-être par peur du « vide », d’un « vivre autrement » à construire.

Dans les Fils de la terre, l’auteur souligne l’engrenage de la production à tout prix, du temps à passer à travailler en oubliant pourquoi l’on vit. L’amour de la terre et du métier doivent-ils se vivre à l’encontre des liens sociaux, de la vie de famille, des temps de loisirs ? Aimer son métier de paysan, est-ce que ça implique de n’avoir les yeux rivés que sur l’agriculture, le travail … en oubliant qu’un monde entier existe et permet d’exister ? Doit-on produire de plus en plus pour avoir l’impression de mieux réussir ?

D’après Madame PIETTE, responsable de la cellule personnes en difficulté à la MSA, et Jean Luc Fouyer, de l’association Solidarité Paysans, les suicides en agriculture sont la résultante de dépression, la dépression étant une maladie à part entière. Divers facteurs peuvent être les déclencheurs : le surcroît de travail, des situations financières tendues,  la peur du regard des autres, la maladie…

Il est difficile dans notre catégorie socio-professionnelle de faire la part des choses entre la maladie qui touche beaucoup d’autres professions et l’isolement, les difficultés financières, la pression, les heures de travail, … Il reste cependant certain qu’il y a en France entre 500 et 800 suicides par an en agriculture ! Pourtant, ce sujet est souvent tabou, fait peur, et surtout nous laisse impuissants, mal à l’aise. Nous aurions souhaité approfondir comment ne pas rester « indifférents »…il semble que ce soit bien compliqué. Mais il est toujours possible de faire des signalements auprès de nos élus MSA, de Solidarité Paysan, qui se chargeront de contacter la personne, qui sera prise en charge … si elle le souhaite. Un conseil, allez voir ce film et surtout parlez-en avec vos voisins, ce sera déjà un premier pas !